Sur les Traces
Septembre 1870 - L'insurrection du Sud
de Lumina
En septembre, la Communauté internationale célèbre le patrimoine (l’héritage matériel et culturel qui nous vient de nos pères) et ici, nous commémorons l’Insurrection du Sud, l’une des plus grandes révoltes qu’ait connue la Martinique (à côté de celles de mai 1848).
Fidèle à notre vocation de chercher les traces des femmes dans notre histoire et d’étudier leur participation à la construction de notre société, nous avons décidé de nous saisir de ces opportunités pour restituer à notre jeunesse, en même temps que l’Insurrection du Sud, le rôle qu’y jouèrent les femmes et, tout particulièrement, la plus emblématique d’entre elles :
Lumina Sophie dite Surprise.
1. LE CADRE NATUREL
A l’époque, en Martinique, deux types de paysages coexistent :
Le pays sucrier, installé sur le pourtour de l’île, dans les zones de plaines, les sites de vallées relativement larges et les premières pentes s’éloignant du littoral. En font partie l‘habitation-sucrerie du Lau et de Corn (où verra le jour Lumina) ainsi que les habitations voisines de Sigy, Paquemar, Coulée d’or…
A cela s’oppose le « pays vivrier » installé dans les zones hautes, à la lisière des bois, sur les mornes de l’intérieur. Sur de micro-parcelles est pratiquée une économie paysanne d’autosubsistance en marge de l’économie officielle. C’est là que s’installera Zulma, la mère de Lumina, avec ses enfants, au lieu-dit Champfleury, sur les hauteurs escarpées du Vauclin, à la limite du quartier Josseaud de Rivière-Pilote.
Illustration de Zulma la mère de Lumina, Bruno Dulthéo
Lumina Sophie
Illustration de Lumina, Bruno Dulthéo
Reine Sophie , Bruno Dulthéo
2. LE CONTEXTE SOCIO-HISTORIQUE
Au sortir de l’esclavage, en mai-juin 1848, les esclaves avaient arraché une série de conquêtes essentielles : abolition du travail servile; liberté personnelle ; égalité entre noirs, blancs, mulâtres ; disparition des interdictions professionnelles ; éducation primaire gratuite ou à faible coût ; droit de vote pour tous les hommes… Il existait donc de réels espoirs de promotion personnelle pour les ex-esclaves, mais aussi pour les anciens affranchis d’avant 1848 et leurs rejetons.
Tous ces acquis ont été très vite remis en cause. Le Second Empire de Napoléon III instaure, pendant 22 ans, un régime de contrôle de la vie politique et sociale. Cela signifie, pour les nouveaux libres : travail forcé (contrats d’association, passeports pour circuler dans le pays, ateliers de discipline…) ; impôt (frappant uniquement les anciens esclaves) de 5 à 8 francs - l’équivalent d’environ 7 journées de travail ; concurrence d’une main d’œuvre étrangère (indienne, chinoise, africaine) importée ; fermeture des écoles gratuites créées après 1848…
Pour les anciens libres également, l’ascension sociale est bloquée par une société raciste (Suffrage Universel inopérant, retour de l’interdiction d’exercer de nombreuses professions) de même que pour les nombreux petits paysans sans terre.
3. LUMINA SOPHIE
Marie Sophie dite Zulma est née esclave en 1815, sur l’habitation La Broue. Elle accouche au Vauclin, le samedi 5 novembre 1848, soit 5 mois après l’Abolition, d’une fille, Marie Philomène Sophie, qui sera surnommée Lumina (diminutif de Philomène) et Surprise (peut-être parce que, conçue sous l’esclavage, elle est née libre !) Le 09 avril 1849, Zulma acquiert avec le reste de sa famille le nom de Roptus qui devient aussi celui de sa fille. Celle-ci est donc, pour l’état-civil, Marie-Philomène Roptus. Mais toute sa vie elle sera appelée simplement Lumina et même Surprise.
Pour survivre, Lumina est tout à la fois, comme sa mère, cultivatrice (sur leur jaden bo kay) ouvrière agricole, marchande et couturière. Elle loue dans le bourg de la Rivière-Pilote une petite pièce qui lui sert de dépôt pour ses travaux de couture et pour les produits agricoles de sa mère. Elle est depuis peu la concubine d’Emile Sydney, âgé de 26 ans.
Elle possède une forte résistance physique, une forte personnalité, une puissante énergie et une grande liberté d’allure… En septembre 1870, âgée de 21 ans, elle est enceinte de deux mois - ce qui ne l’empêche pas de déployer une grande activité.
L’INSURRECTION DU SUD
1. L’INCIDENT
En septembre 1870, 22 ans après l’abolition, éclate l’Insurrection du Sud. Léopold Lubin, jeune artisan noir du Marin, est insulté et maltraité par un « fonctionnaire métropolitain » qui estime que l’homme de couleur ne lui a pas cédé le passage assez rapidement. Lubin porte plainte, mais il est débouté. Quelques jours après, il se fait justice. Il est alors condamné, pour « coups et blessures avec préméditation et guet-apens », à 1500 francs de dommages et intérêts (soit plus de 1500 jours de paye d’un coupeur de cannes !) et à 7 ans de bagne en Guyane (peine applicable aux seuls « Africains et Asiatiques » de la colonie).
La population noire, indignée, lance une souscription pour payer la lourde amende ainsi que le pourvoi en cassation. Très vite, les marchandes, facilement en contact sur le marché avec les femmes de la campagne, concourent à faire circuler ces listes de souscription.
A l’affaire Lubin vient s’ajouter un contentieux Codé. En effet, la population pilotine reproche à Louis Codé, propriétaire de l’habitation La Mauny à Rivière-Pilote, de se montrer arrogant à l’égard de ses ouvriers, d’être resté un nostalgique de l’esclavage et d’avoir hissé sur son habitation, depuis le début de l’année, un drapeau blanc, symbole de l’esclavage pour la population noire. Enfin, Louis Codé se vante publiquement, en tant que membre d’un jury d’assises composé uniquement de Blancs, d’avoir fait condamner Lubin qui a osé porté la main sur un Blanc !
2. LE DÉROULEMENT DE L’INSURRECTION
Au cours de ce second semestre de l’année 1870, la France entre en guerre contre la Prusse. Le mercredi 21 septembre, le paquebot La Louisiane confirme la capitulation de Sedan, la déchéance de l’Empereur ainsi que la proclamation de la 3ème République. Ce sera l’étincelle qui fera exploser le mécontentement populaire plus ou moins latent, jusque-là…
Le jeudi 22 septembre, à Rivière-Pilote, vers quinze heures, le maire Auguste Cornette de Venancourt, suivant les instructions reçues, proclame la République. Les femmes réclament alors la libération de Lubin et crient leur haine de Codé et des autres jurés et juges blancs. De nombreux attroupements de la population du bourg se forment, auxquels se joignent des gens des campagnes les plus proches.
Louis Telga (ex-esclave, petit propriétaire terrien et artisan boucher) fait, ce jour-là, son entrée dans le bourg avec une foule imposante d’environ 700 personnes. Il décide de se rendre sur l‘habitation de Codé à cinq kilomètres du bourg.
Les femmes sont là, actives, porteuses de torches enflammées, ou de bâtons en guise de piques. Lumina est signalée parmi elles, une grosse pierre à la main. A La Mauny, la foule ne trouve pas Codé qui a déjà fui. Les révoltés mettent le feu à la case à bagasses et aux champs de canne. Cette même nuit du 22 au 23 septembre, « l’armée de Telga » se heurte, vers vingt-deux heures, à la garnison du Marin, alertée subrepticement par le maire. Il y a 2 morts et 2 blessés parmi les émeutiers.
A partir de ce moment, l’émeute se transforme en insurrection. L’insurrection s’étend le vendredi 23 et le samedi 24, par la formation de multiples groupes dans les campagnes. Ceux-ci se déplacent très vite et s’éparpillent en un rien de temps car ces paysan.nes connaissent bien les traces (chemins de terre).
A partir du dimanche 25, les troupes gouvernementales de plus en plus nombreuses pourchassent victorieusement les insurgé.es. Le lundi 26 commence la débâcle avec l’entrée en scène des milices de volontaires (qui reçoivent des armes du Gouverneur) et des troupes répressives qui lancent l’offensive. Face à des troupes armées de bons chassepots, les insurgés n‘opposent que quelques mauvais fusils de chasse, des coutelas et des piques de bambous ainsi que les pierres et l’eau pimentée rassemblées ou composée par les femmes.
C’est une véritable boucherie !
La terreur s‘installe dans la population des campagnes du sud. Celle-ci fuit tout entière, hommes, femmes, enfants, vieillards - même ceux qui n’ont pas pris part à la révolte. Outre les arrestations massives qui sont opérées, les milices, mais aussi les troupes régulières arrivent, fusillent, pillent, détruisent les récoltes et brûlent les cases vides ! Aussi, le vendredi 30 septembre, le gouverneur est-il obligé de proclamer une amnistie.
3. LE ROLE DE LUMINA ET DES FEMMES
Les femmes (très jeunes, en général) jouèrent un rôle important dans l’insurrection. On connaît surtout le nom de Lumina Sophie, de Madeleine Clem et de Rosanie Soleil (celle-ci fut accusée par un témoin d’avoir affirmé vouloir saler le cadavre de Codé « comme un cochon ». Sur la foi de ce seul témoignage, elle sera condamnée à 5 ans de prison) mais il y en eut bien d’autres.
En effet, la participation des femmes fut bien plus importante que ne le laisse supposer leur nombre minoritaire parmi la liste des inculpés (15 femmes sur 114). C’est que les non-lieux furent, dans leur grande majorité, accordés à des femmes dans l’espoir (non réalisé) d’obtenir d’elles des dépositions à charge contre les " meneurs les plus compromis ».
En effet, la participation des femmes fut bien plus importante que ne le laisse supposer leur nombre minoritaire parmi la liste des inculpés (15 femmes sur 114). C’est que les non-lieux furent, dans leur grande majorité, accordés à des femmes dans l’espoir (non réalisé) d’obtenir d’elles des dépositions à charge contre les " meneurs les plus compromis ».
Les actes d’accusation, les témoignages à charge les présentent presque toutes sous le visage de pétroleuses et de pillardes. Pourtant, les femmes n’ont pas fait que brûler et piller : elles eurent, bien sûr, à s'occuper de faire la cuisine pour plus de 600 personnes, mais elles participèrent aussi aux groupes de combat.
Illustration des Femmes en marchent, Bruno Dulthéo
Très nombreuses dans le camp de Lacaille (propriétaire terrien et quimboiseur, un des chefs de l’insurrection), elles faisaient partie de l'armée de Telga qui les avait placées aux premières lignes afin de jeter aux yeux des soldats les bouteilles d'eau pimentée et de les assaillir de pierres. Elles étaient donc sacrifiées pour économiser les hommes et leurs quelques mauvais fusils.
Lumina Sophie dite Surprise s’est montrée remarquablement active. Entre le jeudi 22 septembre à 15 heures (moment où on la signale pour la première fois) et son arrestation le lundi matin 26 vers 7 heures, en moins de quatre jours, donc, elle a parcouru approximativement 100 kilomètres à pied en étant enceinte. On l’accuse d’avoir mis le feu à 3 habitations au moins, sans compter les cases à bagasse.
L’insurrection vaincue, elle est arrêtée le lundi 26 septembre à Régale, sur l’habitation d’Eugène Lacaille, et incarcérée au Fort Desaix sur les hauteurs de Fort-de-France. Elle est alors enceinte de moins de deux mois.
4. LE PROCÈS
Le climat général
La répression est terrible. De 300 à 500 personnes sont arrêtées, une centaine seront jugées. Mais le seul but de l’instruction (entièrement confiée à l’armée) fut de prouver que l’insurrection était le résultat d’un complot qu’il fallait réprimer sévèrement pour éviter toute récidive.
Ce fut donc un drôle de procès où beaucoup de témoins à charge se désistèrent à tour de rôle.
Où le Président du tribunal montra dans son langage le plus vif mépris pour les accusé.es, les menaça et entrava la défense. Où la défense elle-même ne s’impliqua pas. Il est vrai que les avocats étaient des blancs ou des mulâtres qui défendaient leurs intérêts de classe, professaient eux aussi le plus grand mépris pour cette population rurale et avaient parfois même participé à la répression en tant que volontaires !
La mascarade atteignit son but - justifier des verdicts sévères (y compris pour les femmes inculpées) : les condamnations allèrent de la peine de mort (8 exécutions au Polygone de Desclieux, à Fort-de-France) à deux ans de réclusion simple avec amende, en passant par des relégations au bagne en Guyane (et pour certains en Nouvelle Calédonie). Cependant, plusieurs accusé.es, y compris celles et ceux sur lesquel.les pesaient les plus lourdes charges (Telga, Bolivard, Madeleine Clem, Sidney - le compagnon de Lumina…), parvinrent à s’enfuir et ne furent jamais repris - preuve que, malgré la répression féroce, la solidarité demeurait.
Le cas de Lumina
Toute l’incurie et la désinvolture à l’œuvre dans le procès des insurgé.es sont, bien sûr, multipliées par N quand il s’agit des femmes insurgées, et tout particulièrement, de la principale d’entre elles, Lumina.
Son procès sera uniquement à charge : un témoin la désigne avec quelque mépris comme « la reine de la compagnie » au milieu des pillardes et des incendiaires ! Le gouverneur de l’époque, Menche de Loisne, la présente comme « la flamme de la révolte ». Elle est accusée de pillage et d’incendie et de blasphèmes.
Illustration du procès de Lumina, Bruno Dulthéo
En fait, le conseil de guerre blâme cette jeune femme d’avoir pris une part active à l’insurrection alors qu’elle était enceinte de 2 mois, ce qui prouve qu’au lieu d’être femme et mère, elle est d’abord un monstre. On la punit surtout de menacer des hommes et de les dominer. Elle est un mauvais exemple pour les autres femmes, une menace contre la famille, la religion, l’ordre social et les rapports établis entre les sexes. Bref, un véritable danger pour la société coloniale, patriarcale et de classes !
5. VERDICT ET PEINE
Elle accouche Le 28 avril à la prison centrale de Fort-de-France d’un garçon dont on la sépare et auquel l’administration pénitentiaire donne avec désinvolture le nom de Théodore Lumina.
Le 8 juin 1871, elle est jugée parmi les « incendiaires », les « pillardes », les « sanguinaires » à cause de l’assassinat de Codé mais aussi comme « blasphématrice » et « meneuse ». Elle est déportée le 22 décembre 1871 vers le bagne de Saint-Laurent du Maroni. Son fils meurt en prison 14 mois après.
Là-bas, on la marie avec un paysan breton, bagnard ayant purgé sa peine, dans l’espoir chimérique qu’elle participe au « peuplement de la Guyane » !
Mais elle décède le 15 décembre 1879 âgée de 31 ans : les rigueurs de la déportation, l’ambiance de la colonie pénitentiaire, l’isolement, l’éloignement de la Martinique, la malnutrition, les maladies endémiques ont eu raison de son tempérament exceptionnel.
Illustration de Lumina au bagne, Bruno Dulthéo
Aux lendemains de l'insurrection et de la proclamation de la République en France, le Conseil général à majorité républicaine où siègent les mulâtres décide la laïcisation des écoles et la gratuité de l'instruction primaire (soit 11 ans avant la France), la construction d’un lycée laïc, la suppression de l’impôt personnel et celle de la contrainte par corps (prison en cas de non-paiement de l’impôt), ainsi que la fin de l’immigration (en1883).
Cependant, la fin du XIXe siècle est marquée par une aggravation de l’exploitation et de la misère des masses ouvrières. Mais petit à petit se forgera un mouvement ouvrier autonome qui mènera les grandes grèves ouvrières du XXe siècle.
Chaque année, l'Association Culture Égalité invite à commémorer l’insurrection du Sud et à célébrer particulièrement Lumina qui symbolise la résistance de la population martiniquaise à l’oppression et la part que les femmes surent y prendre de tout temps.
Huguette Emmanuel Bellemare
pour Culture Égalité,
d’après les ouvrages de Gilbert Pago :
Lumina Sophie dite Surprise et L’ Insurrection de Martinique 1870-1871
Le 22 Septembre, nous célébrons l'Insurrection du Sud qui est un évènement historique pour les habitants de la commune de Rivière-Pilote en Martinique.
Nous vous présentons cette magnifique interprétation de Rita Ravier dans la peau de Lumina Sophie : Une femme qui fut très impliquée dans l'Insurrection de 1870 et qui a été condamnée pour cela, d'un texte écrit par Claudia Lecurieux.
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Gilbert Pago, Conseiller Historique
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Qu’est ce que l'histoire de Lumina représente pour la lutte des femmes ?
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Qu’est ce que cela t'as fait de découvrir plus en détail cette histoire et surtout cette femme : Lumina Sophie ?
Bibliographie
Chivallon Christine : Espace et identité à la Martinique. Paysannerie des mornes et reconquête collective 1840-1960, CNRS éditions, Paris, 1998. Cité par G. Pago in Lumina Sophie.
Pago Gilbert : Lumina Sophie dite « Surprise » 1848-1879 Insurgée et bagnarde. Ibis Rouge Éditions, 2009, 102 p.
Pago Gilbert : L’ Insurrection de Martinique 1870-1871. Paris, Syllepse Eds. 2011, 154p.
Crédits:
Conseiller historique : Gilbert Pago
Voix : Mapie
Coordinatrices : Huguette Bellemare et George Arnauld
Assistante : Laurie Nirennold
Illustrations : Bruno Dulthéo
Réalisation : Les Carot' sont Cuites
© Culture Égalité Sur les Traces de Lumina Août 2021