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Edito

Cette année-ci, et pour 5 ans, sur 3 députés, la Martinique compte 3 hommes ! Pis, le Centre Atlantique a élu 2 « mecs » : un titulaire et un remplaçant ! Le nombre des candidates a même chuté. Et deux femmes sortantes ont jeté l’éponge et refusé de se représenter. Quel que soit le crédit qu’on apporte à cette fonction, on ne peut que se demander comment on en est arrivé là.


A l’inverse, une jeune enseignante s’est trouvée en danger dans une rue de Fort-de-France. Ce samedi après-midi-là, menacée et agressée verbalement, elle a dû fuir et se réfugier dans une librairie providentiellement ouverte. Son crime ? Avoir refusé à un mâle justement indigné le sourire qu’il exigeait !


Les femmes de la Martinique ne sont donc pas à leur place dans les rues de leur ville, dans l’espace public, passé la semaine de travail, les courses, les démarches administratives, la récupération des enfants à la sortie de l’école, les visites de médecin, etc. Elles ne sont pas non plus à leur place dans les débats et les réunions politiques, surtout dès qu’il s’agit d’exercer la moindre parcelle de pouvoir.


En fait, les femmes de la Martinique ne sont pas considérées et ne se sentent pas légitimes en tous lieux et en tous instants dans leur propre pays, leur propre société. Elles sont juste tolérées… pour leur utilité !

Ce serait certainement différent si elles savaienqu’elles ont pris leur part à la construction de ce pays. Qu’elles ont lutté pour la défense de leur communauté, les armes à la main, comme Lumina et ses compagnes Rosanie Soleil, Madeleine Clem… Mais aussi avec les armes miraculeuses de l’écriture et de la parole comme Suzanne Roussi-Césaire, Claude Carbet… Et si elles connaissaient les combats de Solange et Camille Fitte-Duval, de Jane et Yva Léro, des Jenny, Siméline, Marie-Thérèse, mais aussi des Charbonnières, de Man Toï, et de centaines d’autres plus modestes, encore plus ignorées, encore plus maintenues dans l’ombre.


Bref, si elles étaient conscientes qu’à côté du patrimoine existe le matrimoine, et si elles s’y adossaient pour revendiquer leur place et leurs

droits !

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