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Célébration de la Journée Internationale des Droits Humains « Karayib, an sel rasin »

Dernière mise à jour : 1 févr. 2022


Les Droits Humains sont plus que jamais bafoués en ces temps de repli sur soi, de nationalisme exacerbé, de rejet de l’autre. Haïti, nos sœurs et frères de la Caraïbe, étaient au cœur de cette soirée.


Cette journée internationale des droits humains a rassemblé, le 11 décembre 2021, au dernier étage de l’Hôtel Impératrice, à Fort de France : le Mouvement du Nid, l’ASSOKA, les Amazones, Kap Caraïbe, ESA, Cellule Action et l’association Culture Egalité, organisatrice de cet événement.



Comme chaque année depuis trois ans, celle-ci a remis son prix des droits humains. Ce prix avait été décerné en 2018, à Danièle Magloire, féministe haïtienne, en reconnaissance de son engagement indéfectible pour le respect des droits des femmes – droits humains ; en 2019, à Huguette Bellemare, militante de Culture Egalité, pour son travail de vulgarisation sur le matrimoine américain et caribéen ; et en 2020, à l’ASSOKA, pour l’aide militante et juridique apportée aux migrant.es caribéen.nes… Cette année c’est le « Mouvement du Nid» représentée par Lavinia Ruscigni et son équipe qui est mis à l’honneur pour l’accompagnement sans relâche de femmes migrantes privées de droits et contraintes à la prostitution pour survivre.

« Je n’avais jamais désiré m’enfuir. Je savais ce qui se passait mais je ne voulais pas m’échapper. Où fuir ? Qui fuir ? » (La Récolte douce des larmes, Edwige Danticat)

Une succession de temps forts spectaculaires a ponctué la soirée :

Un florilège de textes vibrants d’autrices haïtiennes (Edwidge Danticat, Yanick Lahens, Evelyne Trouillot) est mis en bouche par des femmes dont certaines sont précisément des migrantes haïtiennes, et scénarisé, tel un ballet aux couleurs vives (en dépit de vécus désespérants), par Hervé Deluge.

« Nous gouvernerons la rosée » (Toto Bissainthe/ Michael Blustein et Ralph Trouillot), interprété par Sarah-Corinne Emmanuel, laisse place au silence tant la subtile et tenace profondeur poétique du chant saisit l’âme.


Huguette Bellemare rappelle les origines historiques de la Journée, le combat pour substituer l’appellation « Droits humains » à celle de « droits de l’homme » et le rôle méconnu des femmes dans la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits Humains.


Puis, chaque association présente a pu exprimer son parcours, ses actions et ses émotions. Notamment, Cellule Action, représentée par Eliot Joseph, a dénoncé le racisme envers sa communauté (exprimé entre autres par des graffitis sur les murs) alors que celle-ci en arrivant sur le sol martiniquais n’a qu’un but : travailler. Puis, Kap Caraïbe a déploré la stigmatisation subie par les minorités sexuelles haïtiennes accusées d’être à l’origine des catastrophes naturelles qui dévastent leur pays !...


A l’unisson, l’auditoire a lu un passage adapté de Frères migrants de Patrick Chamoiseau : « Ne pas accueillir, même pour de bonnes raisons, celui ou celle qui vient, qui passe, qui souffre et qui appelle, est un acte criminel ». « Aller-venir et dévirer par les rives du monde sont un droit poétique. /…c’est une célébration de l’histoire humaine que d’honorer la terre entière de ses élans et de ses rêves ».


La Projection du film documentaire Massacre Rivers de Suzan Berez a clôturé la manifestation dans la douleur en montrant l’horreur de la politique discriminatoire et inhumaine de la République Dominicaine envers ses sœurs et frères de la Caraïbe qui vivent sur la même île, le même caillou, et sont issu.es de la même Histoire : elle ne leur reconnaît aucun droit, les affame, voire les tue par lynchage.

KARAYIB, AN SEL RASIN !


Nathalie


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