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Chaque jour c’est le 8 mars

Le 8 mars, une journée de mobilisation des femmes.

A Culture égalité, on le dit et le répète : le 8 mars est une journée internationale de lutte où les femmes s’interrogent sur la réalité de leurs droits et s’expriment publiquement sur le sujet.

En effet, si aujourd’hui nous pouvons commémorer cette journée, c’est grâce à la mobilisation des femmes qui l’ont arrachée de haute lutte.  Ce n’est pas un cadeau du gouvernement et des institutions. Rien n’a jamais été obtenu sans la détermination des femmes, dans le monde et en Martinique.

Lorsque, le gouvernement socialiste de Mitterand, en 1982, décide de faire reconnaître le 8 mars comme une journée officielle en France, c’est parce qu’il y a eu des mobilisations depuis 1910 et que le mouvement féministe l’a imposé.  C’est la pression féministe qui conduit à cette victoire.

Lorsque la loi Veil est votée après la loi Neuwrith c’est grâce à la mobilisation des femmes, dont certaines en 1971 ont osé, dans le célébre manifeste des « 343*», clamer à la face du monde qu’elles avaient avorté, au risque de poursuites pénales très graves.

C’est encore les mouvements de femmes qui en 2001 ont bataillé pour imposer La parité électorale à un gouvernement frileux.

Lorsqu’en Martinique, on a créé un CHRS (Centre d’Hébergement et de Ré-insertion Sociale) pouvant recevoir les femmes victimes de violences dans leur couple, c’est parce que nos femmes se sont mobilisées -une forte délégation de militantes a occupé les locaux de la préfecture en juillet 1999. C’est aussi à ce moment que nous avons imposé la création du premier centre d’écoute des femmes victimes de violences.

Toujours grâce à la mobilisation des femmes, nous avons sorti la violence conjugale de l’espace privé et dit, 30 ans après la France que « le privé est politique ».

Si le mouvement des droits des femmes, le combat féministe est aussi connu en Martinique c’est parce qu’il y eut des campagnes d’affiches extrêmement fortes qui ont même choqué une petite partie de l’opinion quand nous disions : « Un de ces hommes a battu sa femme hier soir, saurais-tu dire lequel ? »

Le procès retentissant que les féministes martiniquaises ont mené contre le harcèlement sexuel au travail en 2002 a permis à bien des femmes de comprendre que le harcèlement n’était pas une fatalité.

L’histoire des luttes pour les droits des femmes le montre : l’égalité entre les sexes est avant tout un combat par les femmes et pour les femmes. Se mobiliser le 8 mars ce n’est pas célébrer la « journée de la femme », une sorte de fête des mères bis qui fait la joie des commerçant·es ! Le 8 mars est une commémoration des luttes qu’ont mené les femmes pour leurs droits.

Il nous parait aussi important de rappeler  que les questions d’égalité entre les sexes et les volences contre les femmes pour lesquelles  le mouvement féministe a beaucoup travaillé depuis les années 90 en Martinique, ne sont  qu’un aspect des droits des femmes.

L’autre axe de ces luttes est la remise en question d’une société paternaliste, patriarcale, une société qui opprime les femmes. C’est la dénonciation d’un système qui crée des rapports sociaux inégalitaires dans l’espace public, dans le travail ou dans le couple. Une société qui autorise le harcèlement sexuel systématique des femmes dans la rue, au travail (6 femmes sur 10 en France, Insee 2015), qui tue 1 femme tout les 2 jours,  où 48 000 femmes seraient victimes de viols par an (ENVEFF, rapport 2000), où pour un travail égal, les femmes gagnent en moyenne 18,6% de moins que les hommes (Insee 2015), où la majorité des emplois précaires sont occupées par des femmes, où la misère se conjugue surtout au féminin. La patriarcat, c’est aussi une information et une société du spectacle où la très grande majorité de ceux qui s’expriment sont des hommes, et où la parole des femmes est souvent minorée, parfois caricaturée, ridiculisée, voire ignorée.

Aujourd’hui nous avons décidé, à travers  notre campagne #pébouchfini,  de contribuer à lutter contre le silence des femmes. Il s’agit d’amener les femmes à prendre la parole, à se libérer de tout ce qui les ronge en silence.

Nous disons

 « ta voix c’est ta liberté ». Oui pour gagner notre liberté il faut dénoncer, parler

« Nos voix sont ta liberté ». La solidarité, la bienveillance, l’engagement de toutes permet à chacune de se sentir libre de parler

car on n’est plus seule.

« Nos voix pour changer le monde ». Partout dans le monde les femmes se réveillent. Joignons nos voix pour un monde meilleur.


mars 2018

*Pétition publiée en 1971 dans le Nouvel Observateur « La liste des 343 françaises qui ont le courage de signer le manifeste Je me suis fait avorter »

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